29/11/2010
Sénégal

Le contrat de la SDE prolongé d'une année

L’État, qui avait annoncé il y a quelque mois sa volonté de ne pas
reconduire le contrat d'affermage qui le lie à la Sénégalaise des Eaux –
SDE, au terme de la première prolongation de 5 ans qui doit s'achever
en 2011, vient de faire machine arrière. Lors de l'examen de son budget à
l'Assemblée nationale, le ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat, de la
Construction et de l'Hydraulique, Oumar Sarr, a annoncé que les
engagements du gouvernement avec la SDE ont été repoussés jusqu'en
décembre 2012. Interpellé sur les raisons de cette nouvelle prolongation
malgré la décision ferme qu'il avait annoncée à Mbour, Oumar Sarr la
justifie par des problèmes techniques. "Nous l'avons prolongé
jusqu'en décembre 2012 afin de nous permettre d'avoir le temps de
confectionner un bon dossier d'appel d'offres. Nous maintenons toujours
l'option de la concession intégrale des eaux mais il nous faut du temps
pour sélectionner le meilleur opérateur possible. C'est pourquoi, nous
avons été obligé de prolonger jusqu'au 31 décembre 2012"
, a indiqué
le ministre, aussi maire de Dagana. Comme annoncé il y a quelque mois,
l'État est en train de réfléchir sur un nouveau schéma qui lui
permettrait de se désengager de l'investissement qu'il fait actuellement
dans la production à travers la Société nationale des eaux du Sénégal –
SONES. Dans ce dessein, le gouvernement souhaite, en effet, mettre en
place une structure privée capable de gérer à la fois les
investissements, c'est-à-dire les réalisations de la SONES et la
distribution de l'eau. Ce qui n'est pas le cas dans le contrat de la
SDE, cette dernière ne s'occupant que de la distribution de l'eau dans
le pays a contrario de la SONES qui gère le patrimoine et le contrôle de
la qualité de l'exploitation et du service. Rappelons que la
Sénégalaise des eaux était liée à l'Etat du Sénégal par un contrat
d'affermage d'une décennie. Ainsi, à la fin de cette première période,
qui s'est déroulée du 23 avril 1996 au 22 avril 2006, le gouvernement
avait prolongé le bail jusqu'en décembre 2011. Cependant, même si des
arguments techniques ont été avancés pour justifier ce report,
localement on y voit surtout la volonté d'éviter un risque de probables
difficultés de distribution de l'eau, malvenues en période
pré-électorale.

Seyni Diop, WalFadjri (Dakar) – AllAfrica 15-11-2010